jeudi 28 octobre 2010

Patience! Patience! Patience!

Depuis quelques jours, je me pose sans cesse cette question: y'a tu du monde qui n'ont rien à vendre icitte? tabar...!

Au début, quand tu débarques au pays, tu es tout zen. Tu dis non merci aux vendeurs itinérants, ils s'en vont et tu les trouves pas trop collants. Parce que, au fond, tu l'savais qui en avait, c'est pas comme si personne te l'avait dit. Et puis ça fait partie du voyage, non?

Partout où tu vas, y'en a. Et de toutes les sortes. Des motobikes, des tuk-tuk, des restos, des hôtel, de l'artisanat, de la bouffe, des vêtements, des massages. Même dans les endroits touristiques où tu paies un droit d'entrée. Ils te font la visite en 3 minutes et quart et après ça y t'achalent aussi longtemps que t'es pas partie.

Petit à petit, ça devient pesant et là, tu deviens un peu irritable. Tu ne dis plus bonjour à aucun vietnamien (et c'est dommage) parce qu'ils veulent tous ton argent. Ils doivent trouver qu'on a l'air bête! Ensuite, tu cherches des moyens de t'en sortir. Les ignorer, ça marche toujours, mais on se sent pas très bien. "Where are you from" est leur phrase clé pour t'aborder. Je suis plus capable d'entendre ça. "Désolée, je parle français" (c'est la dernière trouvaille de Sonya). Mais ils réussisent à la déjouer, car ils apprennent des phrases dans toutes les langues (ils sont brillants!).

Tout ça me fait l'effet contraire. J'ai pas le goût d'acheter, j'ai le goût de fuir! À Hoi An, je décide d'aller faire un tour au marché aux tissus. Juste pour voir la beauté des tissus d'ici. Ben, j'ai pas été capable de regarder. Aussitôt arrivée, y'en a 4 qui ont fondu sur moi pour me montrer leur marchandise. Elles étaient juste pour pas me tirer par le bras pour que j'aille dans leur kiosque.

Et ça ne s'améliore jamais. À la plage, je me dis que ça va se calmer. C'est beau rêver! Non pas moyen d'être tranquille là non plus. Mais puisque je vous dis qu'ils sont brillants, ils adaptent leurs marchandises à vendre, quand même! Livres pour lire sur la plage, lunettes de soleil, fruits, bière, eau, grignottines, crème solaire, promo de bars.

C'est vrai qu'ils ne sont pas trop collants, mais y'en a aux deux minutes, alors ça revient au même! C'est pas pour rien que je suis entrain de vous écrire: des fois, ça fait du bien de relaxer dans la chambre d'hôtel!

Cependant, après la ville de Muine, j'étais beaucoup plus zen. C'est le seul endroit où il y a "presque" pas de vendeurs. Ça fait tellement du bien! En plus, il a fait beau comme ça se peut pas et il y avait de belles plages. J'y serais bien rester encore.


Le concept de la bulle

Au Canada, tout le monde (je crois) a une bulle autour de lui. Quand quelqu'un est trop près de nous, on trouve qu'il est dans notre bulle. Y'en a pour qui elle est plus grosse que d'autres (je parle toujours de la bulle là!). Ça dépend aussi qui est dans notre bulle, car y'en a que ça nous dérange moins que d'autres quand ils sont près. Vous voyez ce que je veux dire? En tout cas, tout ça pour dire qu'ici, y'en ont pas, c'est certain. J'ai même perdu la mienne. Impossible de garder une distance, tout le monde est collé collé et je peux vous dire que ce n'est pas toujours plaisant. C'est vraiment spécial au début. Quand on marche dans les rues, personne ne se tasse, on doit se trouver une place pour passer, quittes à frôler des gens, et eux aussi font pareil. La courtoisie n'existe pas vraiment ici. Ils ne laissent jamais passer personne, il faut tout le temps que tu prennes ta place. Pour traverser la rue aussi c'est comme ça. Il faut que tu fonces, car personne jamais ne va te laisser passer. Pour tout ça aussi, ça prend beaucoup de patience.

En tout cas, je savais que j'avais beaucoup de patience, mais je me rends compte que j'en ai encore plus que je pensais (ben oui, ça se peut!).